Comme beaucoup de villageois, Kazawati a fui les attaques dans cette région de l’est du Congo ravagée par des années de guerre. Quand la dernière rébellion en date a éclaté en mai dernier, comme des dizaines de milliers de ses compatriotes, elle a fini par partir et aller chercher refuge vers Goma, la capitale provinciale. Depuis la mi-décembre, à la faveur d’une accalmie dans le conflit, ils sont plusieurs milliers, comme elle, à être enfin rentrés chez eux.
Territoire du Nyaragongo, RDC - Kazawati Bajeram se met à genou dans l’herbe pour remettre en ordre ses provisions : un bidon d’huile de cuisine, du sel, de la farine de maïs et des haricots secs, bien emballés dans un grand pagne. Aujourd’hui elle sait que ses enfants pourront manger à leur faim.
«Ils ont tout volés dans la maison notre vie est vraiment difficile», explique cette agricultrice de 35 ans. «Ils», ce sont les hommes en armes qui pullulent dans la région pillant et terrorisant les civils du Nord Kivu. «Ils ont pris les récoltes, qui étaient encore sur pied dans les champs ; les pommes de terre, les choux, tout a disparu», raconte cette mère de quatre enfants.
Comme beaucoup de villageois, Kazawati a fui les attaques dans cette région de l’est du Congo ravagée par des années de guerre. Quand la dernière rébellion en date a éclaté en mai dernier, comme des dizaines de milliers de ses compatriotes, elle a fini par partir et aller chercher refuge vers Goma, la capitale provinciale. Depuis la mi-décembre, à la faveur d’une accalmie dans le conflit, ils sont plusieurs milliers, comme elle, à être enfin rentrés chez eux.
A la faveur d’une accalmie dans le conflit, le PAM a pu assister quelques 60.000 personnes qui ont souhaité rentrer dans leur village pour reprendre leurs activités agricoles.
«Beaucoup de ces gens étaient déplacés depuis le mois d’août, et ils sont rentrés et on retrouvé leur maison pillée et leurs champs ravagés», explique Wolfram Herfurth, chef du bureau de Goma, qui s’est rendu dans le territoire de Nyaragongo, mi-décembre pour assister aux distributions de vivres aux personnes de retour chez elles. «Nous les aidons, grâce à cette assistance alimentaire, à reprendre pied et à retourner à une vie normale», ajoute M. Herfurth.
Déjà dans le village de Buhumba à quelques kilomètres du lieu où le PAM a effectué ses distributions, il y a quelques signes de retour à la normale. L’école a rouvert. Les hommes les plus valides sont occupés à reconstruire les maisons détruites. D’autres sont partis déjà dans les champs travaillant la terre noire et riche de la région. La saison des plantations commence très bientôt et il ne faut pas rater les prochains semis au risque d’aggraver l’insécurité alimentaire déjà chronique.
«Certains n’ont pas suffisamment de semences» explique Innocent Nzitonda Rufufi, chef traditionnel de Buhumba. C’est le cas de Kazawati «Je n’ai rien à planter et je risque de ne pas avoir les moyens d’envoyer mes enfants à l’école».
Si le calme continue à prévaloir dans le Nyaragongo le PAM et son agence sœur, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) lanceront dès le début janvier une opération d’assistance commune pour aider les agriculteurs, comme Kazawati à reprendre leurs activités. Pendant une période de trois mois, le PAM prévoit une assistance alimentaire pour un demi million de personnes déplacées ou entrées chez elle, la FAO de son côté fournira des semences et des autres intrants agricoles.
«Nous voudrions planter des pommes de terre et des haricots. Avec ça, on sera à nouveau en forme et autonomes», assure Innocent Nzitonda Rufufi, le chef traditionnel.