01/22/2013 14:13 GMT
BUKAVU (RDCongo), 22 jan 2013 (AFP) - Environ 35.000 personnes ont fui des combats qui opposent depuis plusieurs semaines l'armée et une violente milice de la province instable du Sud-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo, a annoncé l'organisation catholique Caritas.
Des affrontements entre l'armée et la milice Raïa Mutomboki sont "à la base du déplacement, depuis le 2 janvier 2013, de plus de 5.800 ménages dans le territoire de Walungu, au Sud-Kivu", explique Caritas sur son site internet. La Société civile du Sud-Kivu évoque, elle, 4.700 ménages déplacés.
Caritas, qui compte six personnes par ménage, estime le nombre de déplacés à 34.800. Ils ont fui plusieurs localités de Walungu - riche en or et où sévissent des groupes armés - pour regagner Mulamba, à quelque 70 kilomètres au Nord-Ouest de la capitale provinciale, Bukavu.
"Les Raïa Mutomboki ont attaqué nos positions dans certains coins de Walungu depuis la deuxième quinzaine de décembre", a déclaré à l'AFP un officier supérieur de l'armée. Selon lui, une accalmie s'est instaurée - une information confirmée à l'AFP par la milice Maï Maï Kahasha, alliée aux Raïa Mutomboki.
Selon Caritas, l'International Rescue Committee va se charger de l'eau et l'assainissement, Médecins sans frontière d'apporter des médicaments et Caritas devrait notamment fournir des abris, des fournitures scolaires et "apporter en urgence une ration alimentaire d'une ou deux semaines".
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) "prévoit de distribuer dans les jours qui viennent des vivres (farine, haricots, sel, huile) à 33.250 personnes pendant trois mois", a déclaré à l'AFP Fabienne Pompey, chargée de communication de cette agence de l'ONU.
Mi-novembre, une enquête de l'ONU dans la province voisine du Nord-Kivu a révélé qu'"au moins 264 civils, dont 83 enfants, avaient été arbitrairement exécutés par des groupes armés au cours de plus de 75 attaques de village massives".
L'enquête indique que les Raïa Mutomboki, alliés à des miliciens Maï Maï, ont perpétré la plupart des meurtres, extrêmement violents: de nombreuses victimes - principalement hutu ou présumées comme telles - ont été tuées à coups de machette ou brûlées vives dans leurs maisons.
Des milices locales prolifèrent dans les deux Kivu mais la lutte contre la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), positionné au Nord-Kivu, concentre tous les efforts de l'armée régulière et d'une bonne part de ceux des Nations unies.
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