01/30/2013 15:59 GMT
KINSHASA, 30 jan 2013 (AFP) - Les activités criminelles de deux milices créent une insécurité grandissante au Katanga, une province minière du Sud-Est de la République démocratique du Congo malgré les tentatives de l'armée de les maîtriser, a annoncé mercredi la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco).
La sécurité "se détériore progressivement, particulièrement dans le territoire de Pweto", à environ 300 kilomètres au Nord de Lubumbashi, à la frontière zambienne, a déclaré le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de la Monusco.
Dans ce territoire, les miliciens Maï-Maï Gédéon et Kata-Katanga sont "plus actifs", a-t-il précisé lors de la conférence de presse hebdomadaire de l'ONU.
Entre les 18 et 28 janvier, les miliciens ont perdu plusieurs hommes dans des accrochages avec l'armée, a affirmé le porte-parole. M. Kanshe Mukumkuma, commandant en second des Maï-Maï Gédéon, a été tué dans les combats, selon la société civile de Pweto.
Dans trois villages où des "accrochages intenses" se sont déroulés, les Maï-Maï ont essuyé de "fortes pertes" et, depuis, "la situation sécuritaire dans la région demeure sous contrôle des troupes gouvernementales", selon le colonel Basse.
Médecins sans Frontières (MSF), dans un communiqué publié vendredi, a alerté que des "milliers de civils" ont fui les combats et se sont réfugiés dans la "brousse environnante". L'organisation a appellé "toutes les parties au conflit"à les protéger.
"Les civils risquent d'être pris dans les combats et d'être confondus avec les combattants", explique Christine Slagt, coordonnatrice du projet MSF à Shamwana, où l'organisation a évacué son personnel "non essentiel". Elle indique aussi que "certaines milices empêchent les gens de quitter la zone".
Mi-janvier, l'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj) avait demandé que l'armée "neutralise (...) en urgence" cette milice dirigée par M. Kyungu Mutanga, alias "Gédéon". En mars 2009, Gédéon avait été condamné à la peine de mort pour "crimes de guerre, crimes contre l'humanité, mouvement insurrectionnel et terrorisme", commis au Katanga entre 2003 et 2006.
La milice Kata-Katanga revendique l'indépendance du Katanga, régulièrement secoué par des velléités sécessionnistes depuis l'indépendance de la RDC en 1960.
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