Lisala, le 30 mai 2018 (caritasdev.cd) : Grâce à un financement de 150.600 Euros obtenu de la Fondation Kindermissionswerk/Allemagne, la Caritas Lisala exécute actuellement le Projet d’alimentation en eau potable, d’hygiène et d’assainissement pour les Peuples Autochtones de la Paroisse St François Xavier de Lokalema, dans le Diocèse de Lisala /République Démocratique du Congo. Ce projet vise à augmenter le faible taux d’accès à l’eau potable, aux pratiques d’hygiène et d’assainissement de base dans les 10 sites des Peuples Autochtones de Lokalema, par la réalisation de 10 puits de forage manuel et la promotion de l’éducation à l’hygiène et l’assainissement.
Démarré en mars dernier 2018, pour une durée du 12 mois, ce projet est exécuté dans le Territoire de Bongandanga, Secteur de Bososimba, Province de la Mongala. Les sites ciblés sont en fait des campements situés en pleine forêt, a précisé à caritasdev.cd l’Abbé AZIMA LIBONGO Paulin, Coordonnateur de Caritas-Développement Lisala.
Les bénéficiaires directs sont 2. 244 enfants de 0 à 5 (29,93 %) et 2.564 autres de 6 à 17 ans (soit 34,2 %). Par ailleurs, 1.352 femmes (18,03 %) et 1.336 hommes (17,82 %) de 10 sites/localités des Peuples Autochtones de Lokalema constituent les bénéficiaires indirects de ce projet.
Ce projet se réalise à travers la sensibilisation et la construction des ouvrages, dont les puits de forage, qui commencera à partir du 4ème mois.
Un comité local est mis en place dans chaque site. Il est composé des autorités coutumières ainsi que de quelques notabilités locales, parmi lesquelles des jeunes et des femmes.
Les Peuples Autochtones résidant dans les sites sont privilégiés pour faire la sensibilisation. « Nous avons alors commencé par former les sensibilisateurs (qui feraient du porte à porte) et mobilisateurs (agissant souvent dans les milieux publics, marchés, églises et écoles) », a souligné le prêtre. Ces sensibilisateurs et mobilisateurs sont gérés par une association des peuples autochtones qui travaillent en partenariat avec Caritas-Développement Lisala qui descend sur terrain pour le suivi.
« Il y a espoir que ça ira de l’avant. Nous pensons aussi disponibiliser quelques outils aratoires dans les sites, une activité qui n’a pas été prévue au départ, pour creuser les trous à ordures et des latrines traditionnelles », a noté l’Abbé Paulin Azima.
De nombreux enfants meurent de suite de maladies hydro-fécales
Ce projet s’exécute autour de la paroisse St François Xavier de Lokalema, dans le Diocèse de Lisala. Celle-ci se caractérise par la présence dans son territoire des « Peuples Autochtones », aussi appelés « Pygmées ». C’est parmi les populations les plus vulnérables, défavorisées, marginalisées et méprisées de la contrée, à cause de leur taille (petite taille en général), de leur mode de vie (des primitifs vivant essentiellement de l’agriculture vivrière, la chasse, la pêche, le ramassage et la cueillette), de leur localisation (en pleine forêt équatoriale), de leur habitat (en pisées), de leur système de soins médicaux (pratiques indigènes), etc.
En effet, habitant dans des sites, 10 au total, les Peuples autochtones de Lokalema connaissent l’épineux problème de l’accès limité à l’eau potable, aux pratiques d’hygiène et d’assainissement de base. C’est ainsi que chaque année de nombreuses personnes, des enfants pour la plupart, meurent de suite de maladies hydro-fécales. Ce problème est causé par le manque de structures d’alimentation en eau potable : aucun puits de forage, et le peu de sources d’eau existant dans les sites sont non seulement non aménagées, mais aussi très éloignées de ménages. On note également le manque de latrines hygiéniques et d’installations d’assainissement (par exemple, les poubelles) dans les ménages. A tout cela s’ajoute une faible sensibilisation au respect des pratiques d’hygiène de base (par exemple, le lavage de mains pendant les moments critiques).
Guy-Marin Kamandji