03/12/2013 14:09 GMT
KINSHASA, 12 mars 2013 (AFP) - Environ 12.000 personnes ont fui les combats qui opposent depuis samedi deux factions de la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mardi auprès du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
"On estime qu'environ 4.000 ménages, soit 12.000 personnes, se sont déplacées dans la zone de Rutshuru", dans la province du Nord-Kivu, a indiqué à l'AFP Simplice Kpanji, chargé de communication du bureau régional du HCR à Kinshasa.
"Une partie de ces déplacés s'est rendue à Ishasha", un poste-frontalier avec l'Ouganda, sous contrôle de l'armée gouvernementale congolaise, selon M. Kpanji.
Environ un millier "se sont installés à Kiwandja, près de la base de la Monusco (Mission de l'ONU pourla stabilisation de la RDC)", dans une zone sous contrôle du M23.
Enfin, 1.500 personnes sont par ailleurs installées dans une école primaire de Rumangabo, une importante base militaire et QG du M23, a ajouté le responsable du HCR.
Depuis la signature le 24 février d'un accord-cadre de l'ONU pour la pacification de l'Est congolais, signé par onze pays africains, des combats meurtriers opposent deux factions du M23, qui se partagent des zones adossées au Rwanda et à l'Ouganda.
L'un des groupes soutient le chef militaire du M23, le général Sultani Makenga, et l'autre le président politique du mouvement, Jean-Marie Runiga. Les deux chefs affirment mutuellement diriger le M23 et ont exclu leur adversaire des instances du mouvement.
Après une courte accalmie, les combats entre les deux factions du M23 ont repris samedi. Lundi, l'armée et les pro-Makenga affirmaient que les heurts se déroulent autour de Rugari, à quelque 5 kilomètres de Rumangabo et de Kibumba, nouveau fief de Jean-Marie Runiga. Selon ce dernier, ses troupes progresseraient "très bien" vers Rumangabo.
L'armée combat depuis mai le M23, qui contrôle une partie de la province du Nord-Kivu (Est) frontalière du Rwanda et de l'Ouganda. Ces pays sont accusés par l'ONU d'appuyer la rébellion, ce qu'ils réfutent. Des pourparlers de paix à Kampala pourraient déboucher d'ici la fin de la semaine sur un accord qui réintégrerait une partie des rebelles dans l'armée.
Depuis le début des combats, l'ONU estime que 500.000 personnes ont été déplacées dans la province ou ont trouvé réfuge au Rwanda et en Ouganda. L'ensemble de la RDC compte plus de 2,5 millions de déplacés, dont plus de 900.000 sont répertoriées au Nord-Kivu, d'après le HCR.
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