Ce rapport a été produit par OCHA en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il a été publié par le Sousbureau OCHA Bambari et couvre la période du 25 juin au 1 er juillet. Sur le plan géographique, il couvre les préfectures de la Ouaka, Basse Kotto, Haute Kotto, Mbomou, Haut-Mbomou et Vakaga.
FAITS ESSENTIELS
Braquage d’une ONG par des individus armés non identifiés dans la ville de Bria ;
Renforcement de capacités des acteurs humanitaires basés à Bambari sur l’intégration du genre/âge dans la programmation humanitaire ;
Succession des graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans la ville de Zémio
CONTEXTES SECURITAIRE ET HUMANITAIRE
Préfecture de la Haute Kotto
Calme précaire observé malgré la multiplicité des incidents de protection à Bria, S/P Bria
Après une semaine mouvementée par des accrochages entre groupes armés rivaux sur l’axe Bria – Irrabanda, un calme précaire a été observé dans la ville de Bria depuis le début de la semaine grâce à l’intensification des patrouilles des forces de la MINUSCA et l’installation, le 25 juin, d’un checkpoint à 5 Km de la ville sur l’axe Bria – Irrabanda en vue de prévenir tout éventuel affrontement entre lesdits groupes armés dans la ville de Bria. Cette accalmie favorise déjà la reprise de la circulation entre le site des déplacés du PK03 et le centre-ville. Cependant, en marge de ce calme précaire se développent des pratiques criminelles, notamment des braquages et des enlèvements des personnes suspectées de traitrise. Du 24 au 25 juin, plusieurs personnes ont été enlevées par des groupes armés, dont un personnel national de la MINUSCA.Braquage d’une ONGI par des individus armés non identifiés dans la ville de Bria, S/P de Bria
Un groupe de 4 individus armés qui a réussi à escalader le mur de clôture de la base d’une ONG à Bria dans la nuit du 29 au 30 juin, est parvenu à rentrer dans la résidence du chef de base d’où ils ont emporté, sous la menace, une forte somme d’argent. Avant cet incident, une résidence privée située derrière la base OCHA, non loin de celle de l’ONGI victime, a été braquée par des individus armés dans la nuit du 26 au 27 juin.
Préfecture de la Basse Kotto
- Exécution sommaire de 3 personnes à Elim par des hommes armés, S/P Alindao
Le 26 juin, des éléments d’un groupe armé en provenance de Kongbo auraient abattu deux personnes au village Elim situé à 7 Km au Nord de Kongbo, axe menant à Alindao. Un prêtre en tournée pastorale à Elim a récupéré leurs deux corps pour les amener à Kongbo où l’inhumation devrait être organisée. En cours de route, les éléments du même groupe armé ont traité le Prêtre et son gardien de traitres, les accusant d’intention de trahir leurs positions auprès des éléments d’un groupe armé adverse. Après des discussions houleuses, l’accompagnateur du prêtre a été abattu, mais le prêtre n’a eu de vie sauve que grâce à l’intervention des pasteurs de la localité qui, par après, auraient aussi facilité son retour à Alindao par un chemin détourné.
Préfecture du Haut-Mbomou
Psychose généralisée suite à une présence signalée des éléments LRA autour de la ville d’Obo, S/P Obo
Une psychose généralisée s’est emparée de la ville d’Obo à cause des rumeurs de la présence signalée des présumés éléments de la LRA dans les alentours de la ville au cours de cette semaine. Ces derniers auraient enlevé 4 personnes dont 2 qui ont réussi à s’échapper des mains des ravisseurs. Il a été rapporté également que les éléments dits d’autodéfense qui les avaient suivis en brousse, seraient tombés dans leur embuscade (de la LRA).
Un jeune dit d’autodéfense y a trouvé la mort et son corps n’a pu être récupéré à ce jour.Actes des graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, S/P Zemio
Un jeune retourné poursuivi par les éléments d’un groupe armé à Zemio aurait été retiré de force par ces derniers de sa cachette chez le Curé de l’Eglise catholique sur place avant d’être soumis à la torture le 27 juin. Il a pu être libéré grâce à l’intervention du Sous-Préfet, puis amené à l’Hôpital pour des soins d’urgence. Pendant qu’il y était encore, des hommes du même groupe armé sont de nouveau allés le cueillir pour le torturer à mort. Trois jours plus tard, le 30 juin, un retourné d’Obo qui devait de l’argent à un commerçant musulman à Obo, serait arrivé, tout en se rendant au quartier Mahamat pour se rassurer si le transfert fait depuis Obo à ce commerçant était bien arrivé. A son retour, il aurait été pris en filature par des éléments du même groupe armé. Ayant raté leur cible, ils auraient tiré mortellement sur un autre homme, et blessant l’épouse de ce dernier. La blessée a été transférée vers l’unité médicale de fortune de Zapai en RDC. Ces deux incidents, coïncidant avec le retrait du HCR de Zémio, auraient paniqué les habitants dont certains commenceraient à traverser la rivière Mbomou pour aller se réfugier en République Démocratique du Congo.
Préfecture de la Ouaka
- Taux de criminalité toujours élevé dans la ville de Bambari, S/P Bambari
A la faveur d’au moins 5 épisodes de combats qui ont opposé des groupes armés dans la ville de Bambari entre le 14 Mai et le 10 Juin 2018, plusieurs nouveaux éléments armés seraient entrés dans la ville en renforts à leur camp respectif, en plus de ceux qui y étaient avant. Depuis lors, la ville de Bambari connait un taux de criminalité exceptionnellement élevé, avec au moins un braquage des personnes sur la voie publique ou des résidences /bureaux par des hommes armés enregistré tous les deux à trois jours. Le plus marquant cette semaine a été le braquage et l’assassinat du Vicaire de l’Eglise catholique de Bambari dans la nuit du 29 au 30 juin. L’incident s’est produit à l’Evêché qui a déjà subi deux pillages depuis le 14 Mai 2018. Les bureaux, résidences et entrepôts des acteurs humanitaires a Bambari continuent à faire face aux menaces et aux tentatives de braquages et pillage.