FAITS SAILLANTS
Près de 125 000 personnes déplacées dans les Hauts Plateaux de Fizi suite aux violences communautaires
Plus de 18 560 personnes bénéficient d’une assistance en vivres et articles ménagers essentiels à Shabunda
APERÇU DE LA SITUATION
Depuis mai 2019, la situation humanitaire s’est gravement détériorée dans les Hauts Plateaux de Fizi et d’Itombwe (Territoire de Mwenga) suite aux attaques armées conduites par des milices ethniques de la région. Selon des sources humanitaires locales, une trentaine de villages et plusieurs structures médicales aurait été incendiée ; le personnel médical est en fuite et les écoles ont été fermées. Environ 125 000 personnes - plus de la moitié des habitants des zones de santé de Nundu et d’Itombwe - ont tout abandonné et ont fui leurs villages pour se mettre à l’abri des violences dans les villages environnants et la brousse. Cependant, leurs conditions de vie sont particulièrement précaires. Certaines zones de déplacement ont récemment accueilli des milliers de déplacés au mois de février dernier, exacerbant une fois de plus les vulnérabilités au sein de la communauté, affectée elle aussi par les affrontements armés qui avaient conduit au déplacement de plus de 50 000 personnes dans les zones de santé de Fizi et de Minembwe. Près de 80% de la population n’a pas été assistée en raison des contraintes sécuritaires et logistiques. Par ailleurs, les conditions climatiques sont hostiles aux déplacés – particulièrement les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées – qui sont exposés aux intempéries.
Par contre, la situation dans les Hauts Plateaux d’Uvira (Groupement de Lemera) a connu une relative accalmie depuis l’arrivée des forces gouvernementales (FARDC) dans les principales localités jadis occupées par les groupes armés.
Environ 8 000 personnes de Magunda et de Rubemba, qui s’étaient déplacées vers Itombwe, seraient déjà retournées dans leurs villages. Ces personnes, qui avaient tout perdu lors du déplacement, vivent dans une situation précaire suite au manque d’assistance humanitaire. Dans les mêmes circonstances, environ 3 000 personnes déplacées ont été accueillies à Kangova, Muhuzi, Ngingu, Kigogo et les environs, dans la Chefferie de Lwindi (Territoire de Mwenga), rapportent des sources humanitaires. Originaires de la zone d’Itombwe, cette population aurait fui les affrontements entre les FARDC et les groupes armés. Parmi leurs besoins urgents, figurent, entres autres, des vivres, des soins médicaux et de l’assistance en éducation pour les enfants dont la poursuite des études a été perturbée par les violences.
Le tronçon Misisi-Butale-Ngalula-Nyange, long de 38Km, au sud de Misisi (territoire de Fizi) est devenu impraticable en raison des fortes pluies enregistrées depuis mars. Les contraintes logistiques affectent environ 17 000 déplacés et près d’un millier de retournés, victimes des affrontements armés dans les provinces du Sud-Kivu, du Maniema et du Tanganyika depuis octobre 2018, puisque les distributions de vivres ont connu du retard.