05/25/2013 14:56 GMT
KINSHASA, 25 mai 2013 (AFP) - La Société civile du Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo, a regretté samedi que le secrétaire général de l'ONU n'ait pas donné, durant sa visite en RDC, le coup d'envoi des opérations de la brigade d'intervention de l'ONU chargée de combattre les groupes armés de la région.
"Nous avons estimé que M. Ban Ki-Moon devait venir appuyer sur la gâchette pour que la brigade d'intervention se mette en oeuvre", a expliqué Omar Kavota, porte-parole de la Société civile du Nord-Kivu, au cours d'une conférence de presse samedi à Kinshasa.
Ban Ki-Moon s'était rendu jeudi à Goma, capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu, dans un climat tendu: de lundi à mercredi, et après plusieurs mois de trêve, de violents combats avaient repris entre l'armée et la rébellion Mouvement du 23 mars (M23).
L'armée combat le M23 depuis mai 2012 dans le Nord-Kivu. Des experts de l'ONU affirment que le Rwanda et l'Ouganda, voisins de la RDC, soutiennent le M23 - ce que ces deux pays réfutent.
"La venue du secrétaire général des Nations Unies est un réconfort et un espoir vers la paix. Ban Ki-Moon a été lui-même le grand témoin des souffrances infligées de façon injuste par le Rwanda et l'Ouganda, à travers le M23", a dit Omar Kavota.
Mais "nous sommes malheureux de constater" qu'il a demandé de "patienter un mois ou deux mois pour que la brigade d'intervention soit opérationnelle alors que pour nous la situation est très grave: la ville de Goma est menacée, et les territoires de Nyiragongo et de Rutshuru sont sous occupation du M23".
La brigade d'intervention doit renforcer la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), forte de 17.000 hommes et chargée de la protection des civils. Elle comptera 3.000 hommes sud-africains, tanzaniens et malawites qui devront combattre et désarmer les groupes armés dans l'est de la RDC - M23 en tête.
Mardi, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a affirmé que le M23 avait été soutenu en début de semaine par des "supplétifs étrangers" venus d'un pays qu'il n'a pas nommé, et que "des armes lourdes et plusieurs caisses de munitions en provenance de l'extérieur ont été récupérées" par l'armée.
Samedi, la société civile a porté des accusations similaires.
Le M23 avait démenti mardi tout soutien étranger.
Le 24 février, 11 pays - dont le Rwanda et l'Ouganda - ont signé un accord-cadre de l'ONU pour la pacification de l'Est congolais. Selon cet accord, ils s'engagent à ne soutenir aucun groupe armé en RDC. Pour sa part, Kinshasa doit mener une série de réformes, notamment sécuritaires et politiques.
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