Budjala, le 02 août 2013 (caritasdev.cd) : 22.800 personnes déplacées retournées, soit 3.800 ménages, dans les Diocèses de Budjala et Molegbe, en Province de l’Equateur, recevront d’ici le 10 août 2013 un appui en sécurité alimentaire de la part de la Caritas.
Cet appui portera sur des intrants agricoles/outils aratoires, des semences, l’accompagnement technique par un monitorage agricole ainsi que sur des vivres pour protéger ces semences, rapporte caritasdev.cd.
Cette intervention de Caritas Congo Asbl et de ses Structures diocésaines de Budjala et de Molegbe s’inscrit dans le cadre du «Projet d’appui à la sécurité alimentaire des populations déplacées retournées, suite aux affrontements de 2010, dans la Province de l’Equateur, en RD Congo » (PROJET DGD BUDJALA-MOLEGBE 2013). Ce projet est le fruit du financement du Ministère belge des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement, à travers la Direction Générale au Développement (DGD), via la Caritas International Belgique.
Il est présentement dans sa phase de mise en œuvre opérationnelle. L’identification des ménages bénéficiaires ainsi que l’acheminement et la livraison des biens vers les sites d’intervention sont déjà effectuées. La distribution des biens est prévue d’ici le 10 août 2013. Les sites concernés sont Dongo, Songo, Saba-Saba pour le Diocèse de Budjala, y compris Libenge et Bobito pour celui de Molegbe.
Au-delà de l’accompagnement technique prévu, chaque ménage recevra 2 pièces de houes, 2 pelles, 1 râteau et 2 machettes. Du côté des semences, chaque famille aura 10 kg d’arachides, 5 kg de riz et 0,03 kg de semences maraîchères (Amarante, Morelle et Gombo). Pour protéger ces semences, les ménages recevront aussi des vivres : 20 kg de riz, 10 kg de haricot, 2 kg de sel et 3 litres d’huile végétale.
Susciter l’auto-prise en charge face aux conséquences du conflit interethnique Enyele - Muzaya
Pour rappel, au dernier trimestre 2009, un conflit interethnique sanglant entre les groupes Enyele Tanda et Muzaya dans le Diocèse de Budjala, Province de l’Equateur, avait jeté plusieurs milliers de familles dans la rue et en brousse. Pendant quelques mois, on avait enregistré, d’une part, des mouvements massifs externes des populations de Dongo (Diocèse de Budjala) vers le Département de la Likouala, après la traversée de la rivière Oubangui, au nord de la République du Congo, et d’autre part, des mouvements massifs internes des populations locales vers les localités environnantes de la cité de Dongo et en brousse dans le Diocèse de Budjala, Province de l’Equateur en RDC.
En Avril 2012, une convention tripartite a été signée entre les Gouvernements Congolais/RDC, Congo-Brazzaville et le Haut Commissariat pour les Réfugiés (UNHCR) afin de permettre à ce dernier d’assurer le rapatriement des congolais/RDC vers la Province de l’Equateur. Au départ, estimé à 130.000 réfugiés ayant traversé la rivière Ubangi, en mai 2013, le mouvement de rapatriement est arrivé à accompagner 81.000 réfugiés retournés dans cette partie du pays.
Vu l’ampleur de la situation, les Caritas Diocésaines touchées par la crise (Budjala et Molegbe) et la Caritas Congo Asbl, ont largement échangé depuis janvier 2012 avec la Caritas International Belgique pour voir comment apporter une réponse aux populations en situation de retour. La Caritas International Belgique s’est appropriée la proposition d’intervention faite par la Caritas Congo Asbl pour mener un plaidoyer auprès de son Gouvernement, plus précisément auprès du Ministère Belge des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement, à travers la Direction Générale au Développement (DGD).
Ce plaidoyer a abouti positivement depuis février 2013 avec l’accord de financement pour appuyer 3.800 ménages déplacés retournés dans les Diocèses concernés (Budjala et Molegbe).
Guy-Marin Kamandji