09/12/2013 16:17 GMT
KINSHASA, 12 septembre 2013 (AFP) - Les "concertations nationales" congolaises ont commencé jeudi à entrer dans le vif du sujet, avec un retard lié à des difficultés d'organisation, ont constaté des journalistes de l'AFP à Kinshasa.
Les cinq "Etats généraux" destinés à réfléchir et échanger sur les thèmes retenus pour ces assises ont commencé à siéger à la mi-journée au Palais du peuple (Parlement) et dans divers endroits de la capitale congolaise.
Boycottées par la majeure partie de l'opposition, ces rencontres sont censées aider la République démocratique du Congo (RDC) à sortir de sa crise politique, sociale et sécuritaire. Elles ont été ouvertes officiellement samedi par le président Joseph Kabila, réélu à l'issu d'un scrutin contesté en 2011, et doivent durer entre 15 et 20 jours.
Les premiers jours ont cependant été surtout marqués par des séances plénières consacrées à des questions de procédure, et des incidents liés à l'accréditation des délégués et journalistes autorisés à participer à ce dialogue ou à en rendre compte.
Prévu pour se dérouler à Kinshasa et dans les deux autres plus grandes villes du pays, Lubumbashi (sud-est) et Kisangani (nord-est), le débat ne doit finalement plus avoir lieu que dans la capitale, ce qui provoque la frustration des représentants des régions, très minoritaires par rapport à ceux de Kinshasa.
La liste finale des délégués (élus, représentants de groupes armés, experts, membres de la société civile) n'était toujours pas connue jeudi en début d'après-midi. Interrogé par l'AFP, le secrétariat technique des "concertations nationales" a refusé de la communiquer.
Les Etats généraux devaient aborder cinq grands thèmes: gouvernance et réforme des institutions, économie, désarmement et démobilisation des groupes armés, conflits communautaires, paix et réconciliation, et décentralisation et renforcement de l'autorité de Etat.
Dès la première journée, le mécontentement s'est exprimé au sein du groupe de travail sur le désarmement, après qu'il eut été annoncé que serait abordée uniquement la question des groupes armés de la Province-Orientale (nord-est), et du Nord- et du Sud-Kivu (est).
Jean-Pierre Muteba, représentant de la société civile de Lubumbashi, capitale de la province minière du Katanga, s'est emporté contre le fait que soient passés sous silence le cas des nombreux groupes armés de sa province.
Il a fait notamment allusion aux sécessionnistes de la milice Maï Maï "Bakata-Katanga", qui avaient manifesté armés en mars à Lubumbashi, provoquant l'intervention de l'armée. Bilan officiel: une vingtaine de morts.
"Comment allons-nous chercher la cohésion dans ces concertations?", a-t-il demandé.
Les opposants qui ont choisi de boycotter les concertations n'en attendent rien, à l'image de Vital Kamerhe, président de l'Union pour la nation congolaise (UNC), qui qualifie l'événement de "farce".
L'opposant Clément Kanku, du Mouvement pour le renouveau, a pour sa part "claqué la porte" des concertations. "Nous ne sommes pas convaincus de la sincérité de la majorité au pouvoir à favoriser la réconciliation nationale et à rencontrer les attentes de notre population", a-t-il justifié.
str-mj/hab/mba
© 1994-2013 Agence France-Presse