Publié le 15-11-2013
Depuis 2011, la coopération belge appuie les organisations paysannes engagées dans la multiplication des semences de qualité notamment dans les districts du Kwango et du Kwilu, dans la province de Bandundu. Outre la sécurité alimentaire, cet appui contribue au développement des activités de ces organisations et partant à une réduction significative de la pauvreté des ménages. En fait foi le cas de l’association SEMKAK (Semences de Kakobola), basée à 33 km de la ville de Kikwit.
SEMKAK et CSK (Centre semencier de Kakobola) sont deux associations d'agri-multiplicateurs installées dans la localité de Kakobola, à 33 km de la ville de Kikwit, dans le district du Kwilu, province de Bandundu et bénéficiant de l'appui de la coopération belge à travers ses différents projets.
Entre 2011 et 2012, la coopération belge est venue en appui à ces associations à travers le projet d'Appui au Secteur Semencier (ASS) mis en œuvre par la CTB. Les associations ont reçu les semences de qualité ( manioc, maïs...) qu'elles ont multipliées pour le compte du projet. Pour ce qui est de SEMKAK, à la saison A, sans l'appui du projet ASS, l'association avait semé 75 kg de maïs sur un champ de 3 hectares, soit 25 kg par hectare, pour récolter 623 kg , soit 207 kg par hectare. Avec l'appui du projet en semences de qualité et pour une superficie de 2 hectares, la récolte de la saison B est passée à 4 tonnes, soit 2 tonnes par hectare, soit presque 10 fois plus.
Au terme de la convention signée entre la CTB et les 2 associations, celles-ci doivent rétrocéder au projet le double de la quantité de semences reçue. Le reste est vendu aux ménages agricoles. Dans le cas de SEMKAK, le produit de vente est réparti entre les membres (40% )et la caisse commune (60%) pour être réinvesti.
Selon Wivine Mikandu, Coordonnatrice de SEMKAK, la priorité pour l'association était d'acquérir ses propres terres ; car les 60 hectares qu'elle exploite sont une propriété du SENASEM (Service National des Semences) qui peut récupérer ses terres à tout moment. Ainsi, il n'y a pas longtemps que SEMKAK a acquis 20 hectares de terres au prix de 3000 dollars américains, soit 150 dollars l'hectare, se réjouit Wivine.
Face à une demande de plus en plus forte, les chefs de terres montent maintenant les enchères : le prix de l'hectare est passé de 150 à 200 dollars américains. Mais cela n'entame en rien la détermination de cette association composée de 23 membres dont 15 femmes. « L'idéal pour nous est d'acquérir au total 50 hectares car nous savons que la terre c'est de l'argent », a poursuivi notre interlocutrice.
En effet, l'association ne manque pas d'ambitions. Ouvrir un dispensaire au village Kinyangi situé dans la localité de Kakobola et monter un magasin de pièces de rechange pour motos, telles sont ses 2 priorités du moment. Et pour réaliser ses rêves, SEMKAK compte sur le PRODAKK (Programme de Développement Agricole dans le Kwilu et le Kwango), un autre programme de la coopération belge qui, depuis 2012, relaie ASS dans l'appui aux agri-multiplicateurs de Kakobola.
La Coordonatrice de SEMKAK est en même temps vice-présidente du comité villageois de développement (CVD) de Kinyangi. Sa double casquette pousse Wivine Mikandu à prêcher par l'exemple. Parallèlement aux activités de l'association, elle et son mari ont pu s'acheter 25 hectares de terres pour entretenir une ferme dans Kakobola. Dans leur concession se dressent déjà une orangeraie et une bananeraie, indique Wivine en ajoutant que des étangs y sont prévus pour la pisciculture. Epouse d'un agent de la fonction publique, cette mère de famille affirme que ses activités agricoles permettent au couple de faire étudier sans beaucoup de difficultés leurs 4 enfants dont un universitaire.
L'appui aux agri-multiplicateurs de Kakobola est une belle illustration de la manière dont la coopération belge contribue à la lutte contre la pauvreté.
Félicien KABASELE DISH