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Central African Republic: « La crise en République centrafricaine risque de s’étendre à toute la sous-région », prévient le Chef du Bureau pour l’Afrique centrale

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Source: UN Security Council
Country: Cameroon, Central African Republic, Democratic Republic of the Congo, Nigeria, South Sudan (Republic of)

Conseil de sécurité CS/11182 7065e séance – matin

« LA CRISE EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE RISQUE DE S’ÉTENDRE À TOUTE LA SOUS-RÉGION », PRÉVIENT LE CHEF DU BUREAU POUR L’AFRIQUE CENTRALE

Les membres du Conseil de sécurité appellent à la pleine mise en œuvre de la Stratégie régionale contre l’Armée de résistance du Seigneur

Le Représentant du Secrétaire général pour l’Afrique centrale, M. Abou Moussa, a tiré, ce matin, devant les membres du Conseil de sécurité, une sonnette d’alarme sur la situation en Afrique centrale, marquée par l’instabilité et les problèmes de sécurité en République centrafricaine et par les activités criminelles de groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Tandis que les arrangements politiques de transition restent fragiles, la situation sécuritaire, humanitaire et des droits de l’homme se détériore rapidement, a déclaré le Chef du Bureau régional de l’ONU pour l’Afrique centrale (BRENUAC).

Les violences intercommunautaires sont particulièrement inquiétantes, a-t-il dit, en appelant à agir vite afin d’éviter que cette situation ne prenne une ampleur incontrôlable. Lançant un appel à la communauté internationale, l’Ambassadeur Gérard Araud, de la France, a soutenu également que « la population centrafricaine se trouve actuellement dans une situation épouvantable ». Faisant référence au rapport du Secrétaire général, il a fait remarquer que la situation humanitaire, déjà fragile avant la crise, s’était largement détériorée. « Nous ne pouvons pas laisser la situation s’aggraver plus longtemps, au risque de voir cette zone entière devenir instable », a-t-il martelé, avant d’exprimer son inquiétude face aux récents incidents observés à la frontière entre la République centrafricaine et le Cameroun. C’est pourquoi, a-t-il estimé, le déploiement en cours de la Force africaine, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), est très positif.

S’agissant de l’évolution de la situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), M. Moussa a indiqué que si la défaite du Mouvement du 23 mars (M23) était une victoire, aucun accord de paix n’avait encore été signé. « Des groupes rebelles continuent à opérer dans l’est du pays et à menacer les populations en toute impunité », a-t-il précisé. Notant que les autorités sont « incapables » de maîtriser les éléments de la Séléka, alimentant ainsi des tensions le long des frontières, le Représentant spécial a expliqué que le flux de réfugiés centrafricains dans les pays voisins de la République centrafricaine était « un fardeau de plus » à gérer pour une sous-région qui est déjà confrontée au problème des personnes déplacées. « Le risque que la crise en RCA déborde sur la sous-région est réel », a prévenu M. Moussa.

Comme l’indique le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, dans son rapport, plus de 63 000 personnes ont fui la République centrafricaine et cherché refuge dans les États voisins. Selon les estimations du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, la violence qui sévit dans le pays a forcé près de 400 000 personnes à quitter leur foyer. Le représentant de la France a, quant à lui, signalé que plus d’un million de Centrafricains sont en situation d’insécurité alimentaire.

Les délégations ont salué les efforts de M. Moussa pour accélérer la planification et le déploiement de la MISCA. La Mission, qui sera dotée d’une force composée de près de 4 000 hommes, remplacera la Force multinationale d’Afrique centrale, le 19 décembre prochain. Commentant l’hypothèse du déploiement d’une opération de maintien de la paix en République centrafricaine, la représentante de l’Australie, Mme Philippa Jane King, a estimé que l’action envisagée et définie devrait « déterminer la forme de cette mission ». L’Argentine a réagi en déclarant que le Conseil de sécurité devrait examiner, « au préalable », toutes les étapes à franchir pour engager une action robuste. « Ce Conseil aura l’occasion prochainement d’examiner dans le détail les moyens qui pourront être mis en œuvre pour soutenir cette force et trouver une solution durable à la crise en RCA », a relevé de son côté le représentant de la France.

L’Observateur de l’Union africaine, M. Francisco Madeira, qui est par ailleurs Envoyé spécial sur les questions concernant l’Armée de résistance du Seigneur, a déclaré que l’absence d’état de droit en RCA était liée à la reprise des activités du groupe dirigé par Joseph Kony. S’il s’est réjoui, à l’instar des délégations, des francs succès remportés par la Force régionale d’intervention de l’Union africaine, M. Madeira a expliqué que « le coup d’État à Bangui du 24 mars 2013 » avait exigé la suspension des opérations de la Force. L’Armée de résistance du Seigneur en avait profité pour se réorganiser et attaquer des villages en République centrafricaine, ainsi qu’au Soudan du Sud.

Les délégations ont considéré que l’éradication définitive de l’Armée de résistance du Seigneur passait par la pleine mise en œuvre de la Stratégie régionale des Nations Unies pour la lutte contre ce groupe armé, adoptée en juin 2012 par le Conseil de sécurité. À cet égard, M. Moussa a annoncé que son Bureau organisera prochainement une réunion de haut niveau sur le renforcement de la coopération régionale dans la lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur. Elles ont en outre relayé l’appel du Secrétaire général en faveur de l’augmentation des moyens humains et financiers de la Force régionale d’intervention de l’Union africaine.

Le Chef du BRENUAC a évoqué d’autres défis en Afrique centrale, notamment la multiplication des actes de piraterie dans le golfe de Guinée, dont le nombre dépasse désormais celui des attaques de même nature commises dans le golfe d’Aden. « Grâce à la collaboration accrue entre mon Bureau et celui du Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, la déclaration de Yaoundé sur la lutte contre l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée a pu être adoptée dans les meilleurs délais », s’est-il félicité.

RÉGION DE L’AFRIQUE CENTRALE

Rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et sur les zones où sévit l’Armée de résistance du Seigneur (S/2013/671)


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