La consolidation de la paix dans la zone minière de Rubaya
- Budget total du projet: 6 476 821 USD, financé par le gouvernement du Japon et l'Agence Suédoise de Développement International (pour les activités d'amélioration de l'accès à l'eau et à l'hygiène).
- Le projet a structuré 5 comités locaux de conciliation (CLC) et 3 conseils locaux de la jeunesse, en charge de trouver des solutions pour les conflits sociaux à l'échelle communautaire.
- 125 personnes ont été formées à la prévention des conflits.
- 122 conflits ont été résolus par les CLC depuis le début du projet (taux de résolution des conflits: 67%)
- Le Comité de Surveillance des Actes Miniers et des Actes de Corruption a permis la formation de 70 "creuseurs"à une meilleure compréhension de leurs droits et du cadre juridique de l'exploitation minière en RDC.
- 1 Radio communautaire qui couvrira l'ensemble de la zone minière est en cours de création
Pour accéder à Rubaya, il faut emprunter un itinéraire qui serpente au cœur du territoire de Masisi, à 63 kilomètres de Goma, la capitale provinciale. Si le spectacle paisible des troupeaux de vaches et des collines peut paraître idyllique, la réalité qui se cache derrière la carte postale est toute autre.
L’état déplorable des infrastructures routières est le premier signe évident de l’instabilité chronique du Nord Kivu, une région de la République Démocratique du Congo qui fait la une de l’actualité depuis des mois.
Sur le trajet menant à Masisi, il ne reste ainsi que quelques vestiges de bitume, et, faute d’entretien, de plus en plus de ponts menacent de s’effondrer – comme cela a été le cas à Bihambwe, l’un des principaux carrefours routiers sur la route de Rubaya.
Puis il y a le choc de l’arrivée à Rubaya, une cité entourée de collines dont le sous-sol regorge de richesses géologiques. L’entrée de la cité est marquée par les tentes blanches du camp de déplacés internes. L’insécurité du territoire y a en effet provoqué un afflux massif de personnes venues des villages environnants.
Aujourd’hui la zone de Rubaya compte une population d’environ 100 000 personnes. La principale activité économique y est l’extraction minière, pratiquée dans des conditions d’extrême dangerosité.
Soumis à des conditions de vie précaire, les habitants sont également menacés par des tensions intercommunautaires ravivées par les conflits armés qui ont émaillé la région des Grands Lacs depuis plus de vingt ans.
Renforcer la cohésion sociale
C’est dans ce cadre que le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) ont élaboré un projet conjoint pour renforcer la cohésion sociale et l'accessibilité des moyens de subsistance dans la zone minière de Rubaya.
Le projet, intitulé « Consolidation de la paix dans les zones minières et artisanales du Nord Kivu », cherche notamment à réduire les tensions communautaires, favoriser le développement durable au travers de la prestation de services sociaux de base et l’amélioration des moyens de subsistance de la population.
Le PNUD, avec l’appui de l’un de ses partenaires de mise en œuvre, Search For Common Ground (SFCG), cherche à renforcer la cohésion sociale de la communauté de Rubaya au travers notamment de la structuration d’organisations communautaires.
"Pouvoir contribuer au développement de notre communauté"
Aimable Muneza, le président du Comité de Surveillance des Actes Miniers et des Actes de Corruption (CSAC), nous accueille dans un petit local utilisé par les différentes associations de la ville. Il explique: « Nous oeuvrons à sensibiliser les creuseurs, les négociants, les autorités aux différentes normes qui peuvent permettre d’améliorer la vie des habitants de Rubaya. »
Ces normes concernent aussi bien l’amélioration de la qualité des conditions de travail dans les sites miniers que la levée des restrictions économiques qui pèsent sur les revenus des creuseurs.
« Par exemple,les agriculteurs accusaient les mineurs de ne pas respecter les limites de leurs parcelles pour accéder aux sites miniers ; nos efforts de médiation auprès des mineurs ont permis l’aménagement des chemins qui n’empiétaient pas sur les champs. »
Le Comité anime également des réunions d’information mensuelles afin de mieux faire appliquer la législation congolaise en matière d’exploitation minière et de permettre aux creuseurs de faire valoir leurs droits.
« Notre souhait et notre fierté, ce serait de pouvoir contribuer au développement de notre communauté, d’être utiles pour la société. » résume Aimable.
En plus de la création d’organisations communautaires de conciliation telles que le CSAC, le PNUD prévoit également la construction d’infrastructures essentielles, ainsi que la création d’une radio communautaire et de deux centres de formation professionnelle qui bénéficieront à l’ensemble des habitants de la zone de Rubaya.
A ces activités s'ajoutent celles menées par la FAO, qui ont pour objectif concernent l’amélioration des moyens de subsistance et de la sécurité alimentaire sur l’ensemble de la zone minière.
UNICEF se concentre sur le renforcement de l’accès à des services sociaux de base (éducation, santé, accès amélioré à l'eau et à l’hygiène), notamment ceux destinés aux femmes et aux enfants.
Le projet "Consolidation de la paix dans les zones minières et artisanales du Nord Kivu" bénéficie d'un financement de 6 476 821 USD du Gouvernement du Japon - ainsi que de l'apport de l'Agence Suédoise de Développement International (ASDI) pour l'amélioration de l'accès à des sources d'eau et d'hygiène assainies.