09/26/2012 15:07 GMT
KINSHASA, 26 sept 2012 (AFP) - Les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) continuent leurs "exactions" contre les civils dans l'est de la République démocratique du Congo, où les combats avec l'armée connaissent une relative accalmie, a indiqué mercredi l'ONU.
Dans le territoire de Rutshuru (est), "le M23 continue de se singulariser de manière négative en perpétrant des exactions contre les populations civiles", a déclaré mercredi à la presse le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco).
Les mutins se sont illustrés la semaine dernière par "des déplacements et des recrutements forcés, mais aussi par la perception illégale des taxes", a-t-il précisé au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Monusco à Kinshasa.
Le week-end dernier, "dans certains endroits ils ont enlevé des personnes, ailleurs ils ont cherché à donner la mort ou à s'emparer de la fortune de leurs victimes", indique dans un communiqué la Société civile du Nord-Kivu, la province chroniquement instable où se trouve le Rutshuru.
Dans un rapport publié le 11 septembre, l'ONG américaine de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch avait souligné que les mutins sont "responsables de crimes de guerre commis à grande échelle, y compris des exécutions sommaires, des viols et des recrutements de force".
L'ONU accuse le Rwanda voisin - qui dément - de soutenir le M23. Ce groupe créé en mai compte surtout des ex-membres du Congrès national pour la défense du peuple, une ancienne rébellion intégrée dans l'armée en 2009, et que Kigali était accusée de soutenir. Les combats ont fait près de 300.000 déplacés.
Depuis fin juillet, on observe une accalmie relative. Pendant ce temps, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs travaille à la création d'une force internationale neutre qui doit être déployée d'ici décembre entre la RDC et le Rwanda.
Jeudi à New York, un mini-sommet de l'ONU sur les problèmes de la RDC doit s'ouvrir en présence des présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagame.
La crise qui prévaut à l'est "est inacceptable, mérite d'être condamnée et doit ouvrir la voie à des sanctions", a déclaré mardi M. Kabila à la tribune de la 67e session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, sans citer le nom du Rwanda.
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