CS/10823 Conseil de sécurité 6866e séance – après-midi
En présence de l’Ambassadeur itinérant du Président de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité a adopté ce soir, à l’unanimité, la résolution 2076 (2012)* dans laquelle il demande le retrait immédiat du M-23 de la ville de Goma, de stopper ses avancées et de déposer les armes de manière permanente.
Il exprime son intention d’envisager d’autres sanctions ciblées contre le leadership du Mouvement et contre tous ceux qui lui fournissent un appui extérieur et agissent en violation du régime des sanctions et de l’embargo sur les armes.
Le Conseil demande au Secrétaire général de lui présenter, dans les prochains jours, un rapport sur les allégations de soutien extérieur sur lesquelles, il demande aussi à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) d’enquêter.
Le Secrétaire général doit aussi présenter, dans les jours qui viennent, les options et les implications d’un redéploiement possible des contingents de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et d’autres multiplicateurs de force, capacités d’observation et troupes, qui pourraient améliorer la capacité de la Mission à mettre en œuvre son mandat, y compris protéger les civils et surveiller les flux d’armes aux frontières de l’est de la RDC.
Le Conseil, qui réaffirme son engagement en faveur de l’intégrité territoriale de la RDC et qui souligne la nécessité de respecter pleinement les principes de non-ingérence, demande enfin au Secrétaire général de lui présenter les options pour un dialogue de haut niveau entre les parties concernées pour examiner les causes sous-jacentes des crises politiques, de sécurité et humanitaire dans l’est de la RDC.
L’Ambassadeur de la RDC, M. Séraphin Ngwej a souligné que contrairement à la débâcle subie par les assaillants depuis le 15 novembre, les opérations qui ont conduit à la chute de Goma ont bénéficié d’une planification remarquable, d’un réapprovisionnement suffisant et surtout des équipements de visions nocturnes, que ni les Forces armées de la RDC (FARDC), ni la MONUSCO ne comptent dans leurs stocks, à l’exception du Rwanda.
Le territoire rwandais, a-t-il accusé, a servi systématiquement de théâtre de manœuvres pour contourner les FARDC.
Au regard des faits mis à charge du Rwanda depuis le 2 août 1998 et de son attitude récidiviste à l’égard de la RDC, M. Ngwej a demandé au Conseil de constater une violation des principes de la Charte, une menace sérieuse à la paix et à la sécurité dans la région et une série d’actes d’agression avérés au sens de l’Article 39 de la Charte.
La République démocratique du Congo, a-t-il affirmé, réitère son ouverture au dialogue avec le Rwanda, « toutefois elle ne se contentera plus d’arrangements faciles qui débouchent toujours au bout de trois ans sur les mêmes effets avec les mêmes conséquences », a conclu M. Ngwej.
Le représentant du Rwanda a justement précisé que le Président congolais et le Président rwandais se rencontreront demain dans le cadre de la CIRGL. Il a mis en garde contre les décisions qui pourraient conduire à des sanctions, qui seraient, selon lui, contreproductives sur le terrain.
*S/2012/858: la version française n’est pas encore parue