Les affrontements des derniers jours dans et autour de Goma, capitale du Nord-Kivu, font craindre pour le bien-être des populations les plus vulnérables. La Croix-Rouge se mobilise pour venir en aide aux blessés ainsi qu’aux déplacés et aux personnes détenues : évacuations et prises en charge de blessés, distribution d’eau et de nourriture, aide à la réunification familiale, visites et soins aux détenus… La Croix-Rouge agit sur tous les fronts.
La préoccupation première de la Croix-Rouge est le sort des blessés de guerre, des personnes arrêtées et des milliers de civils qui se trouvent dans les zones touchées par les combats. Franz Rauchenstein, chef de la délégation de la Croix-Rouge internationale en République démocratique du Congo explique que "la difficulté principale réside dans les négociations avec une multitude de forces et groupes armés afin de pouvoir accéder aux régions où les gens ont besoin d’aide et mener nos activités." Il précise : "Les forces et groupes armés qui s’affrontent doivent prendre toutes les précautions possibles quant au choix des moyens et méthodes de combat afin d’épargner la population et les infrastructures civiles. Les hôpitaux et les centres de santés notamment, de même que les ambulances et le personnel qui y travaille, doivent être respectés et protégés. Toute personne malade ou blessée a le droit de recevoir des soins, selon ses besoins et sans discrimination."
Une aide d’urgence à Goma dans le Nord-Kivu
Malgré des conditions de travail extrêmement difficiles, la Croix-Rouge continue de venir en aide aux personnes les plus vulnérables, parmi lesquelles les enfants séparés de leurs familles, les blessés et les détenus.
À l’hôpital N’Dosho de Goma, une équipe chirurgicale de la Croix-Rouge soutient le personnel médical de l’établissement dans la prise en charge chirurgicale des blessés de guerre. La Croix-Rouge aide également au niveau de l’évacuation des blessés de guerre, des zones de combat vers les hôpitaux.
L’intensification des combats dans les Kivu (Nord et Sud) a jeté sur les route des personnes qui, pour nombre d’entre elles, étaient déjà déplacées et vivaient dans une extrême pauvreté. La Croix-Rouge leur vient en aide en leur distribuant eau, nourriture et biens de première nécessité, ainsi qu’en les guidant vers les camps de réfugiés.
Ces déplacements ont également séparé des milliers de familles. Des camps spéciaux pour enfants non accompagnés ou démobilisés (ex-enfants soldats) ont été mis en place. La Croix-Rouge aide ces enfants à retrouver leurs proches. Depuis le mois d’octobre, 850 enfants ont ainsi retrouvé leur famille.
Une attention particulière est également apportée sur les conditions de détention dans les prisons. F. Rauchenstein explique : "Les personnes détenues sont dans une situation particulièrement vulnérable. Souvent, lorsque les combats se rapprochent des zones urbaines ou y pénètrent, les difficultés auxquelles les administrations pénitentiaires font face pour assurer des conditions de vie décentes aux détenus deviennent encore plus graves." La Croix-Rouge vérifie régulièrement la disponibilité de vivres dans plusieurs prisons et cachots du pays et apporte un soutien nutritionnel thérapeutique aux détenus malnutris. Elle continue par ailleurs d’approvisionner plusieurs prisons en médicaments de base.
Des besoins humanitaires importants également dans d’autres régions
Les combats de ces derniers jours se déroulent à Goma et dans le Nord-Kivu. Cependant, dans le Sud-Kivu, les besoins des populations sont également très importants. Les évacuations de blessés de guerre y sont quotidiennes et les besoins en nourriture des populations, affaiblies par des mois de combats, sont immenses. Ici aussi, la difficulté principale à laquelle doit faire face la Croix-Rouge pour mener à bien ses missions humanitaires réside dans les négociations avec les nombreux groupes armés.
La Croix-Rouge de Belgique en RDC
La Croix-Rouge de Belgique est présente de longue date en République démocratique du Congo. Les projets de développement qu’elle y mène sont variés : soutien au seul hôpital pédiatrique de la RDC, préparation aux catastrophes, sensibilisation de la population au droit international humanitaire et aux normes humanitaires, etc. Les régions où sont menés ces projets ne sont actuellement pas touchées par les combats.