Résumé et points clés
Les 29 et 30 avril 2014, des experts en risques, en systèmes de moyens d’existence et des décideurs se réunirent pour explorer ce que signifie renforcer la résilience à l’Est de la République Démocratique du Congo. Hébergé par l’UNICEF et soutenu techniquement par l’OCDE, l’atelier organisé selon la méthodologie d’analyse systémique de la résilience est le premier du genre en zone de conflit.
Apres avoir introduit les concepts principaux, les participants ont travaillé sur les risques affectant l’Est de la République Démocratique du Congo : Quels sont les différents types de risques, maintenant et d’ici trois ans ? Quels sont les liens de causes à effet les reliant aux facteurs de stress ? Comment les différents risques affectent- ils les différentes catégories de population ?
L’analyse des différents moyens d’existence et de la façon dont ils sont plus ou moins affectés par les différents chocs s’est ensuite déroulée par groupe de capitaux. Les participants ont détaillé les caractéristiques de chaque moyen d’existence et les capacités des populations face aux chocs.
Réfléchissant sur l’importance du pouvoir et des différents types d’acteurs pour déterminer l’accès en quantité et en qualité suffisante aux différents moyens d’existence, les participants ont ensuite estimé le rôle actuel et potentiel des interventions externes pour soutenir les capacités existantes. Les différentes actions, regroupées selon leur pertinence ébauchent une feuille de route pour renforcer la résilience des ménages et des communautés à l’Est de la RDC pour les trois prochaines années.
Cet atelier appliqué au contexte particulier de l’Est de la République Démocratique du Congo a permis de souligner les aspects suivants :
Les participants s’accordèrent sur le fait les risques liés aux conflits et troubles géopolitiques évolueront vers plus de sévérité d’ici à horizon trois ans
, Le capital social et en particulier l’aptitude des familles d’accueil à soutenir les familles déplacées et ce malgré leurs propres difficultés est un facteur critique et une force qu’il faut étudier de plus près. En même temps, il est nécessaire de comprendre mieux les stratégies d’adaptation négatives actuellement utilisées par les ménages.
Dans la situation actuelle seuls certains moyens d’existence font l’objet de collecte de données et de suivi. Cela pourrait signifier que d’autres, pourtant essentiels à la résilience, sont en train de se détériorer de manière irréversible. Il est en effet plus facile de faire le suivi du capital physique, puisque les opérations de nombreux acteurs externes se focalisent sur ce type de moyens d’existence. Par contre, il n’existe que peu de suivi sur le capital social, financier ou politique. Quel capital est le plus touché lors des déplacements ? Quel capital rebondit facilement ou bien est irrémédiablement affecté ? Cette analyse plus large est nécessaire pour améliorer l’impact des programmes, afin de considérer des actions complémentaires coordonnées pour soutenir d’autres moyens d’existence pour renforcer la résilience de manière globale.
Les actions de la feuille de route à débuter dans le court terme ne se focalisent pas uniquement sur le renforcement de la capacité d’absorption, mais aussi d’adaptation et de transformation.
Elles peuvent donc être initiée des à présent, même si leurs résultats ne paraitront qu’a moyen ou long terme. Ce produit de l’atelier est une démonstration évidente du lien essentiel entre les acteurs humanitaires, de transition, de stabilisation et de développement. La progression entre leurs actions n’est pas linéaire mais nécessite une collaboration en parallèle et ce déjà dans le court terme, afin qu’un réel changement puisse avoir lieu pour les populations.
Ce rapport final d’atelier présente les différents résultats des groupes de travail afin que les recommandations qui en découlent puissent être prises en compte pour tout exercice de planification stratégique et opérationnelle plus détaillé.