Goma, le 28 novembre 2012 (caritasdev.cd) : Environ 120.000 personnes vivent dans des camps de déplacés près de Goma, sans compter celles qui sont dans des familles d’accueil. Ces personnes sont des déplacées de guerre due à l’affrontement entre forces loyalistes et rebelles du M23, s’étant soldé par la prise de Goma et des morts ainsi que des blessés, rapporte caritasdev.cd
Le soleil commence à poindre quand une longue file de femmes fatiguées, aux côtés des hommes visiblement angoissés, se forme devant un site aménagé par Caritas Goma pour la distribution des vivres. Au milieu du rang, Marceline DUSABIMANA, 36 ans et mère de six enfants, reçoit à son tour de l’huile, de la farine de maïs, de haricots et du sel. Comme la plupart des bénéficiaires de cette aide, Marceline a fui les combats qui opposent l’armée congolaise ou Fardc aux rebelles du M23 depuis plus de six mois.
ʺJe ne vis que dans la guerre depuis 15 ans, en fuyant d’un endroit à un autre. J’ai été au camp de Kanyaruchinya [au nord de Goma, Ndlr], il y a une semaine, avant de fuir jusqu’ici [au camp de Mugunga, au sud de Goma, Ndlr], dépendant toujours de l’aide humanitaireʺ, raconte Marceline. Et d’ajouter : ʺJ’ai vu mon mari mourir à Kibumba avant que je ne prenne fuite avec mes enfants pour le camp de Kanyaruchinyaʺ.
Dans ces camps, la plupart des déplacés se plaignent du manque de nourriture. C’est la raison pour laquelle Caritas Goma a procédé à la distribution des vivres du Programme alimentaire mondial (PAM), de samedi à lundi derniers, en faveur de 9.983 familles de Mugunga 3. La ration est de trois jours. D’autres ONG également ont procédé à la distribution des vivres du PAM en faveur d’autres déplacés du camp de Mugunga 1 et de celui du Lac Vert. Cette première assistance humanitaire est intervenue un jour après la présentation de la stratégie opérationnelle du PAM demandant à Caritas Goma de commencer la distribution des vivres.
La crainte de Marceline se justifie. Selon le HCR, depuis le début de l’année, les conflits au Nord-Kivu ont compromis une situation humanitaire déjà catastrophique et chassé plus de 750.000 personnes de leur région d’origine. Parmi elles, 250.000 nouveaux déplacés ont fui les combats entre l’armée régulière et le M23.
Centre d’accueil pour les populations rurales en insécurité dans leurs collines, Goma est la ville phare où de nombreux problèmes se cristallisent. Mais, la présence des déplacés contribue à la dégradation de l’environnement, avec le surpeuplement et les ordures en masse dans certains quartiers ainsi que les maladies qui les accompagnent. Cette croissance démographique entraîne aussi une saturation et une dégradation des infrastructures sociales, pourtant déjà précaires. D’où, l’incapacité du pouvoir public à satisfaire à une très forte demande, notamment en eau et en électricité.[284/2012]
Cellule de Communication/Caritas Goma