Ma vie, mon droit, mettre fin aux mariages d’enfants
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (RDC), KINSHASA, 11 Octobre 2012 – A l’occasion de la journée internationale de la fille 2012, le directeur régional de l’UNICEF, Monsieur Manuel Fontaine, actuellement en visite à Kinshasa, a tenu à rappeler l’importance de mettre fin aux mariages précoces en RDC – une violation fondamentale des droits de l’homme qui a de lourdes conséquences sur toutes les facettes de la vie d’une fille.
“En RDC, une jeune femme sur 10 de moins de 15 ans est actuellement mariée et près de la moitié des femmes de 20 à 49 ans sont mariées avant l’âge de 18 ans ; » a-t-il rappelé. « Trop souvent, le mariage précoce n’est pas compatible avec les droits qui doivent être garantis à chaque enfant, selon les obligations internationales que la RDC a adopté à travers la promulgation de la Loi portant protection de l’enfant en 2009. Notre défi collectif aujourd’hui est de mettre ces obligations en pratique, pour chaque enfant congolais, garçon et fille.»
En 1989 la RDC avait signé la Convention relative aux droits des enfants. La Loi de 2009 traduit dans le contexte national ses engagements en faveur de la survie, le développement, la protection et la participation de tous les enfants congolais en-dessous de 18 ans. Dans son article 181, la Loi prévoit 5 à 10 ans de servitude pénale pour toute personne qui exerce l’autorité parentale ou tutélaire sur un enfant et qui le donne en mariage ou en vue de celui-ci ou le contraint à se marier.
Pour rendre les principes de la Loi une réalité en RDC, les droits des filles doivent être mises en pratique. Le mariage précoce prive une fille de son enfance et limite ses perspectives d’avenir. Il perturbe son éducation, aggrave les risques de violences conjugales et compromet sa santé avec des grossesses précoces qui peuvent mettre en danger la vie de la mère. Nombreuse sont les filles qui ont cherché à fuir un mariage forcé, parfois se réfugiant dans la rue ; elles sont parmi les plus exposées à la violence et l’exploitation.
L’éducation figure parmi les meilleures stratégies pour protéger les filles et éviter les mariages précoces. Pourtant, en RDC trois enfants sur quatre sont inscrits à l’école primaire, mais seulement un enfant sur deux termine le cycle de l’école primaire. Un enfant congolais sur trois, soit 7,6 millions enfants de 5 à 17 ans, est en dehors du système scolaire. Or les filles qui sont allées à l’école secondaire courent jusqu’à six fois moins de risques de se marier avant 18 ans.
Entre 2008 et 2011, l’UNICEF a investi plus de $80 millions de dollars américains dans le secteur de l’enseignement primaire, en faveur de plus de 4 million enfants. Aussi dans le domaine de la protection de l’enfant l’UNICEF finance depuis deux ans des programmes pour les enfants de rue, à hauteur de $2.5 millions par an.
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