R.D. Congo - Nord Kivu
Depuis février 2008, Première Urgence - Aide Médicale Internationale intervient auprès des familles déplacées, retournées et autochtones des zones de santé de Birambizo et Mweso, en leur permettant de produire par elles-mêmes leur alimentation et en favorisant la relance économique par la réhabilitation de certains axes routiers. Ceci permet également l'amélioration de l'acheminement de l'aide humanitaire. Par ailleurs Première Urgence - Aide Médicale Internationale s’occupe de la gestion de camps de déplacés.
En savoir plus : le contexte au Nord Kivu
Début de la mission : 2008
Personnel national : 132
Personnel expatrié : 10
Activités mises en place par Première Urgence - Aide Médicale Internationale dans le Nord Kivu
La situation humanitaire au Nord Kivu
En raison des opérations militaires, de la nécessité pour les groupes armés de trouver des ressources, les exactions (viols, pillages) à l’encontre des populations civiles sont encore nombreuses. Pour se protéger, ces populations n'ont pas d'autre choix que de quitter leurs maisons pour aller dans des zones moins exposées, à proximité de grands axes routiers ou de camps de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (MONUSCO) notamment. 82% des populations déplacées sont hébergées par des familles d’accueil tandis que les 18% restant se sont installées en camps.
Ces populations déplacées ne peuvent plus cultiver leur terre et couvrir elles-mêmes leurs besoins alimentaires. Les populations en camps du fait de leur concentration ont un accès à l'eau potable limité, à peu de structures éducatives même si certains professeurs continuent à organiser des cours avec le peu de moyens dont ils disposent.
L’état très dégradé des infrastructures routières limite la circulation des biens et des personnes ce qui favorise les exactions contre les populations civiles en créant les zones de non droit, réduit les échanges commerciaux mais également limite la mise en œuvre de l’aide humanitaire.
Entre mai 2009 et fin novembre 2010, 530 000 personnes ont pu rentrer chez elles, mais cette dynamique de retours s’est largement ralentie depuis, en raison des opérations militaires. L’insécurité et l’incapacité à reprendre les activités agricoles – en raison d’un manque de terres et d’intrants – sont des freins aux retours.
La stratégie de Première Urgence - Aide Médicale Internationale au Nord Kivu
Face aux besoins, Première Urgence - Aide Médicale Internationale apporte depuis début 2008 une réponse globale dans les territoires du Masisi, Rutshuru et Walikale, afin de permettre aux populations de couvrir leurs besoins de base.
Première Urgence - Aide Médicale Internationale cherche à favoriser la production agricole maraîchère et vivrière ce qui permet aux populations déplacées et aux populations vulnérables hôtes (qui ne se sont pas déplacées) de produire leurs aliments. Ces bénéficiaires sont formés, reçoivent des semences et outils et l’accès aux terres pour les déplacés est négocié.
Afin de faciliter les retours, de réduire l'insécurité et de favoriser le développement commercial de la zone, Première Urgence - Aide Médicale Internationale réhabilite certains axes routiers. Ces réhabilitations permettent également de créer des opportunités d’emplois et l'injection de liquidités ce qui dynamise les échanges commerciaux. Ces travaux de réhabilitation facilitent l'accès, ce qui limite les exactions des groupes armés contre les civils et donc agit sur leur protection. Le principal facteur limitant à la pérennité de ces activités reste l’entretien de ces pistes.
Des distributions de vivres étaient initialement organisées afin de permettre la couverture des besoins alimentaires immédiats des populations déplacées en camps, or la stabilisation des populations et le succès des programmes de soutien à l’agriculture ont permis de réduire celles-ci. Des distributions de biens non alimentaires (bâches pour améliorer l'habitat, kits de cuisines, bidon pour le stockage et transport de l'eau) ont également été mises en place auprès des familles qui avaient tout perdu lors de leur déplacement ou suite au pillage de leur camp.
Simultanément, Première Urgence - Aide Médicale Internationale organise la coordination et la gestion des camps de déplacés internes dans les zones de santé de Mweso et Birambizo. Ce projet, en partenariat avec les autorités régionales et avec la collaboration des représentants des populations de ces camps, a pour but de mettre en place une stratégie de gestion, d’identifier les besoins des déplacés ainsi que les enjeux et problématiques associés.
Programmes de Première Urgence - Aide Médicale Internationale au Nord Kivu
Programmes de sécurité alimentaire et économique : Première Urgence - Aide Médicale Internationale a mis en place 4 programmes de sécurité alimentaire et économique dans les zones de santé de Birambizo et Mweso, qui ont permis à 367 600 personnes hôtes et déplacées de développer leurs activités agricoles. La mise à disposition d’intrants et les formations dispensées leur permettant même de dégager des surplus de production commercialisables et donc de disposer de revenus d'appoint. Parmi ces 367 600 bénéficiaires, 86 580 personnes ont reçu un soutien supplémentaire leur permettant d’entreprendre des activités économiques et contribuant ainsi à une éventuelle relance de l’économie de ces zones.
Réhabilitation et maintenance des axes routiers humanitaires : Première Urgence - Aide Médicale Internationale a permis à 12 534 personnes de bénéficier d’activités génératrices de revenu en participant à la réhabilitation de routes sur plusieurs axes dans la zone. De plus, la réhabilitation de ces axes incluant la réhabilitation de 186 kms de route, a permis le désenclavement de certaines zones et facilité l’accès de l’aide humanitaire. C’est ainsi que plus de 2 000 personnes ont pu recevoir les rations alimentaires du Programme Alimentaire Mondial (PAM) après le désenclavement du camp de déplacés de Mpati. Les travailleurs ainsi que les habitants le long des axes réhabilités reçoivent une sensibilisation à la problématique du SIDA.
Gestion et coordination des camps de réfugiés: Première Urgence - Aide Médicale Internationale entreprend la gestion et la coordination de 35 camps de déplacés dans les zones de santé de Mweso et Birambizo (76 754 personnes) depuis novembre 2009. Le principe de la gestion de camps de réfugiés est d’assurer la collecte d’informations sur les besoins de ces populations et d’en coordonner la réponse.
Financement
Générosité publique, Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM), Aide Alimentaire Programmée (AAP-France), Service d'Aide Humanitaire de la Commission Européenne (DG - ECHO), Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), US Agency for Internation