02/07/2013 19:25 GMT
GOMA (RDCongo), 07 fév 2013 (AFP) - Les responsables de plusieurs groupes armés du Masisi, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont décidé mardi de mettre un terme à leurs affrontements meurtriers, notamment entre les communautés hutu et hunde, apprend-on jeudi de source occidentale locale.
Cet accord devrait interrompre des luttes ethniques qui se sont produites dans cette région au cours des derniers mois et qui, selon les Nations unies, avaient fait depuis avril 264 victimes et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes. L'attitude d'un de ces groupes, les "Raia Mutomboki", n'a cependant pas pu être précisé.
Selon Danilo Giannese, du Service des Jésuites pour les Réfugiés (JRS), "c'est un évènement historique". Pour la première fois, a-t-il expliqué à l'AFP des centaines de combattants appartenant à différents groupes et représentant les ethnies hutu et hunde se sont réunis.
D'après le JRS, cet accord implique côté hunde le colonel Janvier Buingo Karairi, chef de l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS, représentant l'ethnie hunde) et le colonel Bwira, chef des FDC-Guide (Forces de défense du Congo-Guide), et côté hutu Nyunga Munyamariba, ainsi que le colonel Kapopi, chef des Maï Maï Nyatura.
"Nous demandons à la population d'oublier les erreurs du passé. Il n'y a plus de Nyatura ou d'APCLS, ni de Hutus et de Hundes. Pour l'instant, nous sommes tous membres d'une même famille", a dit le colonel Janvier.
Nyunga Munyamariba, chef de la police de Lushebere, a affirmé que ce jour "marquait la fin du tribalisme dans le Masisi", un territoire à l'Ouest de Goma, capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu. "Nous devons apporter la paix à la région et nous aimer comme des frères et soeurs", a-t-il dit.
Début septembre, une délégation des autorités locales avaient exhorter les Hutus et les Hundes à cesser de s'affronter, après des exactions sur les habitants de villages des deux ethnies.
Mi-novembre, une enquête de l'ONU avait "révélé qu'au moins 264 civils, dont 83 enfants" avaient été "exécutés arbitrairement par des groupes armés".
pb/hab/jmc
© 1994-2013 Agence France-Presse