Faits saillants
Environ 5 100 réfugiés congolais ont fui l’insécurité dans le Territoire de Pweto vers la Zambie
Explosion de conflit communautaire dans le Territoire de Pweto
Les autorités du Haut Lomami déclarent une épidémie de choléra dans les zones de santé fluviales
Aperçu de la situation
Environ 5 100 personnes ont dû fuir, entre les 05 et 09 septembre 2017, la cité de Pweto, zone frontalière entre la RDC et la Zambie pour se réfugier dans ce pays voisin, à cause des accrochages du 05 septembre dernier entre l’Armée congolaise (FARDC) et les Eléments (Groupe d’auto-défense composé de la communauté Zela et assimilé à la milice Luba qui opère dans le Tanganyika). Lors de cette attaque, un policier a été tué, deux autres blessés et tous les bureaux de l’Etat, au niveau de ce poste frontalier, ont été saccagés et pillés. D’après la Commission nationale des réfugiés (CNR), parmi ces réfugiés se trouvent également des personnes déplacées internes qui s’étaient installées dans les villages tels Kansabala et Mpenge, entre avril et juillet 2017, en provenance de Tanganyika. Etant donné que les réfugiés entrent en Zambie par plusieurs portes, tout porte à croire que leur effectif risque d’augmenter dans les prochains jours, si l’insécurité persiste.
Selon la CNR, la situation sanitaire de ces nouveaux réfugiés congolais reste préoccupante par manque d’assistance humanitaire. Le risque le plus plausible à l’heure actuelle reste l’éclosion d’une épidémie de choléra.
Malgré cela, la situation sécuritaire et humanitaire reste assez confuse dans le Territoire de Pweto (Haut-Katanga). Le 30 août dernier, un groupe de Twa avait attaqué la base des Eléments, dans le village Katonta, situé à près de 100 km de la cité de Pweto, sur l’axe Pweto – Mutabi – Mpongo. Lors de cette incursion, quelques civils avaient été kidnappés dont deux infirmières ; des biens ont été pillés et emportés. Sur le même axe, au village Kasamba, le même groupe de Twa avait incendié, trois jours plutôt, une vingtaine de maisons. D’après les informations, ces Twa seraient venus de Manono, dans le Tanganyika et se seraient alliés à ceux de Dubie.
Actuellement, 98% des villages répartis sur cet axe se sont vidés de leurs populations estimées à plus de 20 000 personnes, dans l’ensemble. Ces dernières se sont dirigées vers les villages situés sur l’axe Kamakanga – Kilwa, en territoire de Pweto.
Entre les 25 et 29 aoûts derniers, de nombreux ménages ont fui leurs villages sur l’axe Pweto – Kakonona, à la suite d’un affrontement qui a opposé l’Armée congolaise (FARDC) aux Eléments venus du Territoire de Moba, dans le Tanganyika. Les populations se sont déplacées, les unes vers la cité de Pweto, les autres dans la brousse.
Au regard de l’ampleur qu’a pris ce conflit dans le Territoire de Pweto, les humanitaires ne s’attendent pas à une amélioration rapide de la situation dans les jours à venir, car aucun processus de règlement pacifique des conflits et des mesures accompagnatrices n’est encore mis en place. Toutes les trois chefferies de Pweto sont actuellement embrasées par ce conflit et les conséquences risquent d’être incontrôlables car les questions de protection sont devenues assez préoccupantes, dans cette zone.
Au 30 juillet 2017, le Territoire de Pweto regorgeait près de 28 000 personnes déplacées en provenance de Tanganyika, dans les villages tels Kansabala, Kasama, Mwenge et la cité de Pweto, d’après la mission effectuée du 24 au 30 juillet par OCHA. Aujourd’hui, ce chiffre pourrait même doubler voire tripler, à cause de la persistance de l’insécurité contraignant les déplacés à un cycle perpétuel de mouvements.